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Nos musées sont des piliers essentiels pour une vitalité culturelle. Pourtant, à la lumière du récent rapport de la Chambre Régionale des Comptes, des dysfonctionnements sérieux apparaissent dans la gestion des musées à Clermont-Ferrand, dont le Musée d’Art Roger Quilliot (MARQ).

Une faible fréquentation qui coûte cher aux contribuables

Le Musée d’Art Roger Quilliot, malgré une politique tarifaire très avantageuse, peine à attirer des visiteurs. En effet, le musée n’enregistre qu’environ 30 000 visiteurs par an.

Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que chaque visiteur du MARQ coûte 52 euros à la collectivité, alors que les recettes générées ne couvrent que 3 % des dépenses. Ce déséquilibre met directement à contribution les contribuables de Clermont-Ferrand et de sa métropole qui financent presque intégralement le fonctionnement du musée, alors que très peu franchissent les portes.

fréquentation des musées à clermont-ferrand
Fréquentation des musées des Beaux-Arts situés dans des villes de plus de
100 000 habitants, hors Paris, Lyon, Marseille (année 2019). Source : CRC p44 du rapport d’observations

Faut-il revoir la politique de gratuité ?

Cela nous amène à une question cruciale : la gratuité des services publics culturels est-elle efficace dans ce cas précis ? Force est de constater que malgré une politique d’accès largement gratuit, le musée ne parvient pas à séduire. Il est donc peut-être temps de réévaluer cette approche et d’envisager des solutions alternatives pour augmenter la fréquentation et diversifier les publics.

Une gestion sans vision stratégique

Au-delà des problèmes de fréquentation, c’est la gestion globale des musées qui soulève des interrogations. Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes est très clair : le Plan Musées 2022-2032 manque d’objectifs concrets et d’indicateurs permettant de mesurer son efficacité. Comment peut-on sérieusement investir des millions d’euros dans la culture sans aucune vision claire ? Nous parlons ici de l’argent des contribuables, et il est inacceptable que ces fonds soient gérés sans stratégie précise ni moyens de suivi. Il est urgent de mesurer la fréquentation, d’analyser les retours des visiteurs, et de mettre en place un suivi rigoureux des performances de nos musées. Cette gestion à l’aveugle doit cesser si nous voulons que Clermont-Ferrand trouve sa place en tant que ville culturelle de premier plan.

Des failles dans la sécurité des œuvres et des biens culturels

Le rapport soulève également des lacunes dans la sécurité des collections du musée. Le Musée d’Art Roger Quilliot ne dispose pas d’un plan de sauvegarde des biens culturels, ce qui est essentiel pour protéger les œuvres en cas de sinistre (incendie, inondation, etc.). Le rapport souligne qu’il a fallu deux jours pour se rendre compte qu’une œuvre avait été volée !

Cela témoigne d’une gestion laxiste des biens culturels de la ville. Nos collections d’art, qui sont d’une grande valeur patrimoniale, ne sont pas suffisamment protégées. Cela met en péril notre patrimoine, qui mérite bien plus de respect et de considération.

Pour un musée vivant et dynamique

Nous devons repenser la gestion des musées à Clermont-Ferrand. Il est impératif de revoir notre approche et de faire de nos musées des lieux dynamiques, vivants, capables de fédérer les habitants et d’attirer des touristes. Nos musées doivent devenir des atouts culturels qui participent activement au rayonnement de notre métropole.

Il est donc essentiel d’agir sur plusieurs fronts :

  1. Fixer des objectifs précis avec des indicateurs pour mesurer le succès du développement des musées ;
  2. Renforcer la sécurité des œuvres et établir un plan de sauvegarde pour les biens culturels ;
  3. Relancer une véritable stratégie de fréquentation, pour que chaque euro dépensé dans la culture serve à rendre celle-ci accessible à tous, tout en optimisant son efficacité.

Alexis BLONDEAU

Élu conseiller municipal et métropolitain d’opposition à Clermont-Ferrand depuis 2020, je m’efforce de rester constructif. Retrouvez ici mes réflexions et positions sur les défis actuels que rencontre la ville. Suivez mon engagement pour que Clermont-Ferrand soit plus dynamique, plus verte, plus transparente et, surtout, à l’écoute de ses habitants.

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